Interview : Ras Condel parle de son come-back avec un nouvel album

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Après avoir sorti le single ‘’Number One’’ en juin dernier pour annoncer son come-back au devant de la scène, Ras Condel s’est prêté au questionnaire de l’équipe de tabouleinfos.com. Lors de cet entretien, le reggae man guinéen nous a parlé de son prochain album, sa vision sur la musique urbaine guinéenne, son choix pour entrepreneuriat et autres.

Ci-dessous, lisez cette interview de l’ex membre du groupe Raisonnable Djeli.

Tabouleinfos.com : Vous venez de sortir un single intitulé ‘’Number One’’ pour annoncer votre retour. Dites-moi pourquoi ce titre ?

Le morceau ‘’Number One’’ est un cri du cœur qui souligne cette envie que Ras Condel a de revenir sur scène. Une envie pressante qui est là depuis bien longtemps, mais à cause de beaucoup d’occupations,  ça ne sort pas. C’est raison pour laquelle j’ai décidé de lancer ce single pour montrer que même si je suis resté silencieux, mais il se passe beaucoup de travaux en arrière plan.

Tabouleinfos.com : Ras Condel est sur le chemin du retour. Qu’est-ce que vous préparez pour vos fans après des années de silence ?

Je prépare la sortie d’un gros album, bien abouti, parce que j’ai passé dix ans à le soigner. Chaque phrase, chaque mélodie est soignée dans cet album avec la plus grande perfection. C’est un album de dix titres. Il est bien mélangé avec des styles afro-beat, reggae, ragga, dance hall. Mais d’un autre level carrément hip hop.

Tabouleinfos.com : Vous êtes l’un des précurseurs du mouvement hip hop en Guinée, aujourd’hui, quelle lecture faites-vous sur la musique urbaine guinéenne ?

La musique urbaine guinéenne est très vivace de nos jours. Elle a désormais ses acteurs. Elle donne beaucoup de couleurs, de styles. Elle est aussi remplie de plein de talents. La seule ombre au tableau est qu’on ne réussi toujours pas à l’exporter à l’international. C’est juste ça le problème, sinon le talent et l’inspiration ne manquent pas. Tout y est.

Tabouleinfos.com : Vous évoluez dans le domaine du reggae, aujourd’hui, comment se porte ce genre musical en Guinée ?

La musique reggae est en berne en Guinée. Elle est un peu en sommeil par rapport à beaucoup de facteurs. Le public qu’on a, s’est contenté de ce qu’il entend, sinon il est reggae dance hall. On n’a pas peur que le reggae refait surface un jour ou dans de bref délai. Ça arrive, il y a des choses qui se préparent pour cela. En Guinée, le reggae a un avenir certain. On a des gars qui n’ont toujours pas dit leur dernier mot. On a l’un des plus grands reggae men, Takana Zion. Je pense que toute la puissance véritable du reggae réside en Guinée.

Tabouleinfos.com : Malgré votre amour pour la musique, vous vous êtes dit d’entreprendre. Pourquoi cette décision ?

Parce que nous sommes entrés dans une nouvelle ère, qui est celle de la guerre des images. La musique est devenue très chère. Malheureusement, en Guinée, elle ne nourrit pas son homme. Donc une personne responsable ou raisonnable, tu es obligée de prendre du recul pour trouver du travaille. Parce que la musique se finance. Il faut trouver de l’argent pour injecter dans des clips hyper coûtés ou dans les longues séances studios. Il faut trouver l’argent quelque part. Et quand tu n’as pas de sponsor ou de mécène, tu es obligé de mettre la main dans la poche. C’est pourquoi nous sommes allés travailler en toute honnêteté. Travailler et prendre de l’argent réinjecter  dans la musique pour qu’elle existe toujours, parce que c’est une passion pour nous.

Tabouleinfos.com : Quel appel pourriez-vous lancer aux autres artistes qui n’ont pas encore rêvé comme vous ?

Faites votre passion, faites de la musique, vivez de cette musique tant qu’elle peut vous faire vivre. Tant mieux ! Mais pensez toujours à un plan B. La politique culturelle de la Guinée ne prévoit pas encore que les musiciens puissent vivre de leur art. Il y a tellement de piratage, les chaines de reversement des droits d’auteur ne sont pas encore claires. Donc faites attention quand on fait la musique il faut savoir garder sa ceinture de sécurité quelque part.

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Aboubacar Fodé Bangoura

 

 

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