« Nous les guinéens, on est quelque part ingrat. Le guinéen ne se rend jamais compte de ton efficacité ou de ton talent quand tu es en vie.» Tels sont les propos du rappeur Aladji Mamdi, lors de son passage dans l’émission ‘’C’était Mieux Avant’’ sur Djoma TV.
Selon lui, la première personne qui a donné une enveloppe à Nelson Mandela, c’était feu Ahmed Sékou Touré pour le soutenir dans son inspiration politique dans les années 60.
« Nelson Mandela après la prison, il est devenu président. Il a banni la haine. Il a fait le tour de l’Afrique, il est venu au Sénégal. On lui a demandé, pourquoi tu ne viens pas en Guinée ? Il a dit, parce que le peuple de Guinée est ingrat. Le fait que le peuple guinéen n’a pas reconnu le feu président Ahmed Sékou Touré malgré tout ce qu’il a fait pour nous…ce qui veut dire que le guinéen restera toujours ingrat.», dit-il.
Puis d’ajouter : «… Le guinéen ne se rend jamais compte de ton efficacité ou de ton talent quand tu es en vie. A ton vivant, non ! C’est sauf quand tu meurs, comme Mory Kanté, Fouseny Diallo et tant d’autres. Paix à leurs âmes. C’est en ce moment qu’ils commencent à pleurnicher. Je pense que nous, on a déjà tout fait. Avant les Chaka Zoulou, il y a eu des rois et après eux, il y a eu d’autres rois. Nous n’avons pas la possibilité d’empêcher qu’il ait des meilleurs. Il peut avoir des meilleurs aujourd’hui, mais avant eux, il y avait d’autres.», a-t-il rappelé.
Mais aussi : « Il faut cultiver l’amour entre guinéen et que le jeune peulh arrête de se faire appeler peulh, le malinké arrête de se faire appelé malinké, le soussou également. On doit se lever pour se faire appeler des guinéens. Quand on a cet esprit, on va lutter et on va gagner. Mais sans cela, on ne peut pas avoir ce que nous voulons exactement. C’est pourquoi dans les autres pays, quand ils se lèvent pour un changement, ils peuvent le changer. Parce qu’ils ont plus d’ethnies chez eux et ils sont ensemble.», a suggéré Aladji Mamdi du groupe SMI (Silatigui).
Avant de conclure son intervention, il a fait savoir qu’aujourd’hui, même la musique guinéenne est ethnicisée. Un fait qu’il déplore : « Mais seuls certains promoteurs qui ont compris, ne sont pas rentrés dans ce jeu. Tu entendras le festival de Foutah ou le festival de la Haute Guinée, c’est des conneries. C’est ce qui divise un pays. Il n’y a pas de festival de Foutah quand on est ensemble…»
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Aboubacar Fodé Bangoura
