Aïzeko (Kill Point) et MC Djoll étaient l’un des invités de la 8ème édition du concours ‘’Urban Talent Guinée’’. Dans les locaux du groupe Evasion, ces deux MC’s de la old school ont parlé du rap Guinéen au passé.
‘’Urban Talent Guinée’’ est un événement qui met en compétition des jeunes talents évoluant dans la musique, le mannequinat, la danse et autres. Le thème choisi pour cette 8ème édition, est ‘’Les vraies Légendes du Hip Hop Guinéen’’. Une façon pour les organisateurs de rendre hommage aux précurseurs du rap ‘’made in Guinea’’. Le dimanche 31 octobre 2021, Aïzeko (Kill Point) et MC Djoll ont été appelés devant le public pour faire des témoignages. A cette occasion, ces deux anciens rappeurs ont improvisé des freestyles pour immortaliser leur présence.
Selon Aïzeko, le rap « C’était d’abord cette envie de véhiculer le message pour atteindre un maximum de personnes. On avait quand-même comme aujourd’hui, les réseaux sociaux, c’était un peu notre réseau social. Il était beaucoup doté de sens, parce qu’en écrivant, tu te dis je veux que mes enfants l’écoutent. Le côté sens, je ne dis pas qu’il n’y en a pas. Il y en a, mais ce n’est pas les mêmes recherches. Nous, on ne le faisait pas pour de l’argent. Aujourd’hui, certains sur le titre qu’ils font, se disent ‘’je fais ça pour avoir des vues’’. Il y a cette différence.», a-t-il témoigné.
Parlant du clash, il a rappelé qu’avant : « il y avait du clash et il y avait deux tendances rap. Les Ahmid Chanana, Biz Marki (paix à leurs âmes), nous, c’était le côté rap undaground. Nous, on voulait rapper seulement en français et anglais. Eux, on les prenait pour des adversaires. On leur disait ce sont des ‘’gawa’’. On a été obligé de chanter dans les langues. Ça veut dire que c’est eux (Bill de Sam, MC Djoll…) qui avaient compris. On faisait du clash, mais c’était positif…»
Quant à MC Djoll, il a déploré la qualité des textes de la nouvelle génération des rappeurs Guinéens : « On aime bien leur musique, mais le contenu manque beaucoup. Parce que les enfants n’aiment pas écouter. Voilà l’erreur. Quand tu écoutes leur musique, des fois tu es même gêné… Avant, il y avait l’union entre les artistes.»
Pour terminer son allocution, il a fait savoir qu’aujourd’hui, « les artistes, ce qui les a rendu paresseux, c’est la machine. Nous quand on partait pour faire l’enregistrement, c’était ‘’One way’’. Dès que tu fais l’erreur, vous recommencez. Mais aujourd’hui, même quand tu chantes faux, on te dira de continuer et le corrige après. Cela rend l’artiste paresseux.», a fustigé MC Djoll.
Aboubacar Fodé Bangoura