A la rencontre de Rizo Bangoura, lauréat du Prix Spécial RFI 1990 (Interview) 

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Photo : Rizo Bangoura

Ce week-end, on a rencontré Ibrahima Rizo Bangoura au quartier Dixinn. Cette rencontre avait pour but de le faire redécouvrir aux lecteurs de Tabouleinfos.com, mais aussi aux nostalgiques. Artiste-auteur-chanteur-compositeur et interprète, Rizo Bangoura est le deuxième artiste Guinéen lauréat du Prix Spécial RFI en 1990.

Au micro de l’équipe de Tabouleinfos, il a répondu à quelques questions concernant ses débuts dans la musique, son trophée, son actualité musicale, son regard sur la musique guinéenne, ses conseils et recommandations pour la nouvelle génération d’artistes chanteurs Guinéens.

Ci-dessous, lisez la première partie de cet entretien !

 

Tabouleinfos : Présentez-vous à nos lecteurs !

Ibrahima Rizo Bangoura : Je suis Ibrahima Rizo Bangoura, artiste-auteur-chanteur-compositeur et interprète.

Tabouleinfos : En quelle année vous-aviez commencé la musique ?

Ibrahima Rizo Bangoura : Je suis dans la musique depuis très longtemps. J’étais dans le mouvement pionnier en 1971 à Mamou. Donc depuis 1971, je suis rentré dans le rythme musical et théâtral. Parce que je faisais la troupe fédérale et j’étais aussi dans l’orchestre le ‘’Junior Espoir’’ pareillement avec le ‘’Bafing Jazz’’. J’ai eu la chance de partager la scène avec des grands musiciens Guinéens. En commençant  par ‘’Espoir Junior’’ de Mamou, le ‘’Bafing jazz’’, le ‘’Koloum jazz’’ de Tougué, le ‘’Kolima jazz’’ de Labé, l’orchestre national ‘’Kèlètigui et ses tambourinis’’, Balla et ses Balladins. J’ai fait un petit temps avec le Bembeya Jazz. Maintenant, je suis dans le groupe  ‘’African groove’’ de Maitre Barry (Paix à son âme). Je suis avec d’autres groupes comme le Gui Bande (Guilao Bande) avec lequel je joue de temps en temps.

Photo : Rizo Bangoura

J’avais eu trop de problèmes avec ma famille à cause de la musique. Mes parents voulaient que je continue les études. Heureusement, j’ai continué les études jusqu’à ce que je devienne lauréat. Après cela, ma famille a compris que je faisais du sérieux dans la musique.  

Tabouleinfos : Vous êtes le deuxième artiste chanteur Guinéen a remporté le Prix Spécial RFI en 1990. Parlez nous de ce trophée à votre époque, votre satisfaction et vos souvenirs.

Ibrahima Rizo Bangoura : En 1990, j’ai été lauréat du Prix Spécial FRI avec le prix spécial. Le feu Sekou Verel Sylla a été le premier lauréat de ce prix en Guinée en 1985. En 90, on était au nombre de 500 et quelques musiciens africains et de la musique du sud. Parmi les 15 finalistes, il y avait trois Guinéens dont : Riyal Chaloub, Boul Diallo et moi Ibrahima Rizo Bangoura. Je ne pensais même pas être parmi les 15 finalistes, parce que c’était la première fois que je me présente pour un concours pareil. Quand je me suis retrouvé parmi finalistes, j’étais déjà satisfait. Car j’avais compris jusqu’où ma musique est écoutée et ce que je faisais donne de la valeur à la musique africaine et guinéenne. Cela m’avait plus encouragé de continuer dans la musique.

Archive : Jean Baptiste Williams 

La remise du prix a été faite à Conakry. Le journaliste Jean Pierre Charbonnier était venu de la RFI pour la présentation dudit prix. Le président du jury était Manu du Bango. Françoise Ligier était l’organisatrice en ce moment. Il y avait aussi des artistes étrangers qui étaient invités pour la cérémonie de remise, notamment : Francis Bebi, Mory Kanté… Sans oublier quelques journalistes Guinéens, dont ABD, Jean Baptiste Williams, Issa Condé, Bangaly Sylla…

Tabouleinfos : Lequel de vos morceaux vous a donné ce trophée ?

Ibrahima Rizo Bangoura : Le titre qui m’avait fait gagner c’est ‘’Nkelen kè Bara’’ ou l’unique épouse. C’est dans le dialecte malinké. C’est ce morceau qui m’a rendu lauréat du Prix Spécial RFI en 1990. Dans ce concours pareil quand tu te présentes, il ne faut pas venir avec des interprétations ou des imitations. Il faut créer quelque chose en toi que les membres du jury n’ont jamais entendu. Un rythme qu’ils n’ont jamais connu…

Tabouleinfos : Qu’est-ce que ce prix vous a rapporté musicalement ?

Archive : Jean Baptiste Williams 

Ibrahima Rizo Bangoura : Musicalement, ce prix m’a encouragé et m’a donné la force de continuer à travailler. Je ne peux pas dire que ça m’a rendu riche, mais j’avais fais quelques voyages. En 1992, l’USAID m’avait envoyé au conservatoire de la musique à Dakar. C’était pour sortir en qualité de professeur de musique classique et le jazz. On avait demandé les CV des musiciens, beaucoup ont fait le dépôt. Mais à partir de mon titre de Prix Spécial RFI, j’ai été retenu pour le conservatoire de la musique au Sénégal.

A suivre… 

Interview réalisée par Aboubacar Fodé Bangoura et Facely Diawara

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