La polémique autour de sa participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques prend un tout autre tournant.
Peut-être qu’Aya Nakamura va représenter la France pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Peut-être. Une simple rumeur, qui, depuis plusieurs jours, prends des proportions affolantes du côté de l’extrême-droite. La chanteuse française subit une vague de racisme rare et d’après son avocat, « des poursuites judiciaires seraient justifiées ».
« Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ! », pouvait-on lire sur la banderole tenue par le collectif d’extrême-droite Les Natifs et publiée ensuite sur les réseaux. Car quand la nouvelle d’un rendez-vous entre Aya Nakamura et Emmanuel Macron concernant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques a été diffusée, les réactions ont été vives… et racistes. L’interprète de « Doudou » est victime de nombreuses attaques de personnalités politiques d’extrême-droite et également des réseaux sociaux. Une polémique intense que Me Karim Sebihat, son avocat, fustige sur RMC. Il évoque une polémique « indigne, parfaitement infâme » ainsi que des « inepties totalement confondantes » et « une provocation à la discrimination et à la violence ».
« Sur la banderole il y a le message ‘il n’y a pas moyen’. Qu’est-ce que ça veut dire ? Donc tout va être fait pour empêcher Aya Nakamura de chanter, de travailler. On indique au public qu’il faut absolument réagir, peut-être physiquement », réagit Karim Sebihat. Il poursuit : « Ça induit une rhétorique assez belligérante et guerrière. Le caractère raciste des propos est assez évident. ‘Ici c’est Paris, pas le marché de Bamako’ : je ne vois pas ce que le marché de Bamako vient faire dans cette histoire. Mais on comprend très vite que le racisme des propos est évoqué. On fait une opposition entre Paris, la France, et d’autres pays ». Il estime qu’Aya Nakamura a « réagi assez promptement », « d’une manière sarcastique et avec beaucoup d’humour » et la décrit comme « une femme qui n’hésite pas à répondre si elle est attaquée ».
Justement, la chanteuse va-t-elle engager des poursuites judiciaires ? Il conclut : « C’est elle qui doit décider, ce n’est pas moi. Peut-être qu’à un moment donné, il faudra répondre à cet appel au lynchage. Les mots sont forts. Et en droit, les mots ont un sens ». commente l’avocat, qui estime à titre personnel que « des poursuites judiciaires seraient parfaitement adaptées et amplement justifiées ».
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