Kajeem en interview : « La Marijuana n’est qu’un détail folklorique »

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Kajeem ou Konan Guillaume  à  l’état civil, est l’une des figures emblématiques de la musique reggae ragga ivoirienne. Dans sa carrière musicale, il a sorti sept (7) albums dont un en duo avec Spyrow, à savoir : « Ngowa, Revelation Time, La voix du ciel, Positif, Qui a intérêt ?, Ghetto reporters’’ et ‘’Gardien du feu ». La semaine dernière, l’équipe de tabouleinfos.com s’est entretenue avec cet artiste, un entretien au cours duquel il nous a parlé de son dernier album ‘’Gardien du feu’’ sorti en 2014, le regard des mélomanes ivoiriens sur le reggae, les souvenirs lors de son arrivée à Conakry, sa définition du rastafarisme et autres.  

Ci-dessous, lisez cette interview !

Tabouleinfos.com : Parlez-moi de votre dernier album ‘’Gardien du feu’’, et pourquoi ce titre ?

Oui mon dernier album « Gardien du feu » est en effet sorti il y a de cela quelques années. C’est l’un de mes albums préférés. Le titre de cet album est un hommage à tous ces gens qui entretiennent la flamme de l’espoir dans le cœur de leurs semblables. Que ce soit des artistes, des travailleurs sociaux, ou tout simplement des gens ordinaires, qui ont le souci d’apporter chaque jour de positif dans le cœur des gens. Il a été super bien accueilli et nous a permis de reprendre contact avec les scènes locales avec nos tournées dans les plus grandes villes du pays, car ces dernières années, nous étions plus à l’international.

Tabouleinfos.com : Parmi tous vos albums, quel est le disque qui vous a marqué et pourquoi ?

Tous mes albums me tiennent à cœur, mais le tout premier est celui qui au plan sentimental me tient le plus à cœur, parce qu’il est le début de la réalisation de mon rêve de faire la musique mon métier. C’est un album enregistré dans de difficiles conditions, qui me rappelle combien mon équipe et moi nous nous sommes battus pour rendre les choses possible.

Tabouleinfos.com : Comment la musique reggae est perçue par les mélomanes ivoiriens dans un pays où le coupé-décalé est le plus écouté ?

 Le reggae est toujours au top. Ce n’est pas un phénomène de mode. Les modes passent et trépassent, mais le reggae est toujours là. Il y a d’autres genres musicaux qui bénéficient de plus de visibilité, mais le reggae a ses mélomanes qui lui sont fidèles. Les médias font plus la promotion des autres genres musicaux comme le coupé décalé, mais le reggae est toujours puissant. Nous travaillons d’ailleurs à donner plus de visibilité à notre musique par une présence plus active sur les chaines de télé et via internet. Le reggae est très actif, mais cela n’est pas toujours relayé comme il faut dans les médias.

Tabouleinfos.com : Si on doit parler de Kajeem en tant que rasta, quelle définition pourriez-vous vous donner étant que vous ne fumez pas la marijuana ?

Je suis rasta. Et si je n’en parle pas tout le temps, c’est parce que c’est ma relation personnelle avec mon créateur. Mais il n’y a rien de spécial à dire à ce sujet. Je n’interroge pas les croyances des autres, donc je n’aime pas qu’on interroge les miennes. Etre rasta, c’est reconnaître le caractère divin de sa Majesté impériale Hailé Selassie 1er. La Marijuana n’est qu’un détail folklorique. Et on n’a pas besoin de fumer pour être rasta.

Tabouleinfos.com : Il y a de cela plusieurs années que Kajeem livrait un concert à Conakry, dites-nous qu’est-ce qui vous a marqué lors de ce passage en Guinée ?

Conakry en concert, pour moi c’est l’une des villes les plus magnifiques. Un public incroyablement accueillant et réceptif. Toutes les fois que je suis venu à Conakry, j’y ai été très bien accueillit. Et j’espère très bientôt pouvoir revenir, pour un concert.

Tabouleinfos.com : Si vous auriez eu l’occasion de rencontrer Bob Marley avant sa mort, qu’est-ce que vous auriez lui demander de faire vous ?

Je l’aurais tout d’abord remercié pour avoir porté si haut notre musique. Et ce qui aurait été top, c’est de pouvoir me poser tout simplement à côté du vieux père pour discuter quelques minutes avec lui. Je ne suis pas du genre à déranger les gens, surtout pas les personnalités de cette envergure. Et Bob Marley, c’est l’exemple suprême !

Interview réalisée par Aboubacar Fodé Bangoura

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