L’équipe de Tabouleinfos.com s’est entretenue avec Singleton, un entretien au cours duquel, l’artiste a parlé de son prochain album, son regard sur la nouvelle génération des chanteurs dance hall guinéens, son aventure musicale avant sa carrière solo, ses relations actuelles avec Benedi et d’autres sujets liés à la musique.
Vous pouvez découvrir cet entretien ci-dessous !
Tabouleinfos.com : Parlez-nous de votre prochain album ?
Singleton : C’est un album qui est fait pour les plateformes digitales que je vais sortir et attendre un concert. Dans ce disque, on peut retrouver des thèmes liés à la vie. Et il sera composé de vingt (20) titres.
Tabouleinfos.com : Quand on parle de Singleton, on pensera directement à sa rapidité dans le dance hall, mais aujourd’hui, il a un peu abandonné cette rapidité. Pourquoi ce changement de style ?
Singleton : J’essais toujours d’innover de sortir d’autres choses, réveiller le talent qui est en moi tout en gardant la vraie image de Singleton. Je garde toujours l’image que les gens ont de Singleton, parce que c’est ce qui a fait que je suis là où je suis aujourd’hui. On ne va pas rester stagner. Il faut toujours bouger. En ce qui concerne ce lion de la rapidité et de la chaleur, reste toujours en moi. Personne ne dépassera Singleton dans ce volume.
Tabouleinfos.com : Aujourd’hui, vous connaissez beaucoup le milieu du dance hall en Guinée, quelle note pouvez-vous donner aux nouveaux talents de ce genre musical ?
Singleton : C’est un grand plaisir pour moi de voir le genre de dance hall que j’ai commencé à faire ici, parce qu’il y avait du dance hall avant Singleton. Il y a eu des grands frères qui sont venus et ils ont beaucoup milité pour l’émancipation de ce genre musical. Quand je suis venu, j’ai donné plus de force et de visibilité à ce gendre de musique. C’est pourquoi d’ailleurs toute la nouvelle génération qui est en train de venir, dès qu’ils remuent la langue, on sent du Singleton. Cela est une fierté pour moi. Je vois beaucoup de jeunes talentueux qui font des vrais vibes dance hall. Cela est un grand plaisir pour moi, parce que ça donne toujours à vivre le dance hall. A un moment, le rap était mort, parce qu’il n’y avait pas de relève. Mais aujourd’hui, beaucoup de personnes donnent de la force au rap. Cela veut dire que celui qui a donné plus de force à ce style musical, sera fier du rap. D’ailleurs, qui ne meurt jamais. C’est ce qui va faire que son business va marcher.
Actuellement, la Guinée est comme la Jamaïque. Si je vois la nouvelle génération faire du dance hall et que je retrouve du Singleton, c’est tout à fait un plaisir pour moi.
Tabouleinfos.com : Que pensez-vous des propos vulgaires ou insolents dans les textes des artistes chanteurs guinéens ?
Singleton : Cela est générationnel. C’est une question de temps. Ce n’est pas seulement qu’en Guinée. C’est partout dans le monde. Aujourd’hui, dans la nouvelle génération, il y a beaucoup d’artistes qui s’inspirent de l’origine de la musique dance hall qui est de la Jamaïque. Quand on parle de dance hall, c’est une musique qui parle de la peau…Si les enfants tiennent des propos vulgaires dans les chansons, parce qu’ils n’ont rien à dire de très important. Il y a beaucoup qui ne sont pas cultivés. Donc comment est-ce que tu peux passer un message d’éducation pendant que tu n’es pas éduqué. C’est difficile. Ils vont se mettre à faire des trucs faciles et la facilité leur permet de parler de la vulgarité. Aujourd’hui, je suis un père de famille. Je suis contraint de voir qu’est-ce qu’il faut dire dans mes chansons et ce qu’il ne faut pas. Parce que mes enfants sont en train de grandir. Ma première fille fait la 7ème année. Quand je dis certaines bêtises dans ma musique, ils seront gênés devant leurs amis à l’école. Il faut que chacun essayent de donner une bonne éducation aux enfants, faire passer le bon message…Au début, en Jamaïque, les Capleton, Sizzla, Bunty Killer, Elephan Man leur message était de défendre les noirs par rapport à ce qui se passait. Quand Vibes Kartel est venu avec sa génération, on ne parle que du sexe…C’est une question de génération et les jeunes n’écoutent que les jeunes.
Tabouleinfos.com : Avant d’entamer votre carrière solo, vous aviez évolué dans un groupe. Peut-on connaître les raisons de la dislocation de ce groupe ?
Singleton : C’est un parcours, je n’ai pas fait qu’un seul groupe. J’ai évolué dans trois groupes. L’homme doit avoir un objectif. Je suis un persévérant. J’ai commencé la musique dans les années 99-2000. Quand je faisais la 7ème année, à travers les amis, j’ai été piqué par le virus de la rue. Parce que près de mon établissement, habitait Kill Point. Mon premier groupe c’était avec les amis de la 7ème et 8ème année dans ‘’VDS Possy’’. A la 9ème année, j’ai fait le groupe ‘’King de la Rage’’…Mon dernier groupe c’est ‘’Djigol Djama’’. La vie est un choix. Le moment que j’étais motivé, eux ils n’y étaient pas. Je savais ce que je voulais. Le plus important dans la vie, il faut savoir ce que tu veux faire. J’ai vu qu’ils n’étaient pas motivés…J’ai commencé à chanter tout seul. C’est ainsi qu’un jour je me suis rencontré avec Benedi et je n’avais que trois morceaux. Il m’a fait confiance. J’ai commencé à écrire les chansons. A l’époque, je n’étais pas marié. J’étais tout frais. Je pouvais écrire un texte et le réciter le même jour. J’étais un vrai TGV. J’avais soif d’arriver là où je suis aujourd’hui.
Tabouleinfos.com : Quelle est votre rapport avec Benedi ?
Singleton : Il y a une bonne relation entre Benedi et moi. Une relation fraternelle… Ça se passe très bien même si dans le passé il y avait eu un problème.
Au-delà de la musique, la machine à tube à d’autres projets.
Tabouleinfos.com