Le numéro un du streaming n’a pas communiqué de façon suffisamment claire sur la façon dont elle utilise les données de ses utilisateurs, selon les autorités suédoises.
Comment Spotify utilise-t-elle les données de ses utilisateurs ? Ce n’est pas clair, ont jugé les autorités suédoises, estimant que l’entreprise n’a pas communiqué de manière suffisamment précise sur la manière dont elle utilise ces données. Et a condamné mardi le numéro un mondial des plateformes audio a une amende de 58 millions de couronnes (5 millions d’euros) au titre du règlement général sur la protection des données (RGPD). Spotify va faire appel de la décision.
« Une personne qui demande l’accès à ses données doit pouvoir comprendre facilement comment l’entreprise utilise ces données », a expliqué Karin Ekström, l’une des juristes ayant dirigé l’enquête au sein de l’autorité suédoise de la protection des données (Integritetsskyddsmyndigheten, IMY). Et dans certains cas plus complexes, les explications autour de ces données doivent être disponibles « non seulement en anglais, mais aussi dans la langue de la personne concernée ». « Nous avons identifié des lacunes dans ces domaines », a précisé Karin Ekström.
Mais celles-ci sont « peu graves dans l’ensemble », a ajouté ’autorité suédoise, soulignant que l’entreprise avait « pris plusieurs mesures pour satisfaire aux exigences du droit d’accès des personnes ». Le montant de l’amende est justifié par la place qu’occupe la plateforme dans le secteur du streaming musical légal, et au vu du nombre de ses utilisateurs, plus de 515 millions au dernier pointage en avril.
Décision tardive
Le cabinet Noyb, à l’origine de la plainte contre Spotify, a salué la décision suédoise, mais regretté son caractère tardif. « L’affaire a duré plus de quatre ans et nous avons dû saisir l’IMY pour obtenir une décision. L’autorité suédoise doit absolument accélérer ses procédures », a relevé Stefano Rossetti, avocat spécialiste de la protection de la vie privée chez Noyb.
Dans une déclaration envoyée à l’AFP, Spotify a assuré « fournir à tous les utilisateurs des informations complètes sur la manière dont leurs données personnelles sont traitées ». Seuls quelques « aspects mineurs » ont été identifiés par l’autorité qui nécessitent une amélioration, a indiqué le groupe qui compte faire appel de la décision de l’IMY.
En vigueur depuis cinq ans dans l’Union européenne, le règlement général sur la protection des données (RGPD) s’est progressivement installée dans la législation de chaque pays. Le texte, applicable par les autorités nationales des États membres depuis mai 2018, permet des sanctions allant jusqu’à 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires mondial d’une entreprise.
Source : leparisien.fr