Derrière la réussite de Beni se cache une histoire très douloureuse. Issu d’une famille pauvre, le patron de la structure Benedi Record n’a pas eu la chance de poursuivre ses études. Aujourd’hui promoteur de spectacle, le papa de Balla Moussa et de King Abdoulaye se souvient de son long parcours du combattant.
Le vendredi 5 novembre dernier, Mohamed Ibn Abdallah Oulare aka Beni était l’invité de l’émission ‘’C’était mieux avant’’ de Djoma Médias. Cette sortie médiatique était une occasion pour lui de revenir sur son souvenir douloureux.
« Je suis un guerrier mongol. Le guerrier mongol quand tu lui dis d’aller se battre seul à Coyah, il le fera. Parce qu’il est engagé et battant. J’ai eu assez de coup bas en Guinée, mais cela ne m’a pas découragé. Je dis souvent quand on voit ma grosse tête, les gens penseront que c’est autre chose. Mais je ne recule pas. Je jour que je serai là couché, ne pleurez pas. Même à l’au-delà, je serai un combattant.», dit-il.
Poursuivant : « Si ton papa part à la retraite anticipée et que seule ta maman diabétique se débrouille dans la famille, je ne pouvais pas voir ma mère mourir et il n’y a pas de quoi à manger… J’étais obligé d’aller chercher le fagot de bois pour le revendre afin d’avoir cinq cent ou mille franc Guinéen pour payer le manioc et le ramener à la maison. Toutes les femmes de Guéckédou m’ont vu faire cela. Des fois, je partais en contractuel pour cueillir du café…Je ne pouvais pas aller à l’école, parce que si j’y allais il y avait une femme qui allait mourir.», a-t-il expliqué.
Puis d’ajouter « Je suis un autodidacte. Ma maman m’apprenait à lire. Elle me parlait beaucoup en français. Le nom Beni vient de là. Elle me disait, ‘’tu n’auras jamais honte devant tes amis et même si tu dis mère, je serai auprès de toi’’. Je faisais les travaux journaliers la nuit. Quand elle dormait, je ne dormais pas. Si je ne voulais pas partir chercher de fagots, je partais m’arrêter devant les boîtes de nuit pour quémander…Mon histoire est réelle.», a rappelé Beni.
Dans son parcours, il reconnait avoir exercé le travail de ‘’coksseur’’ (rabatteur) durant trois jours entre Guéckédou-Conakry. « J’ai fait ça quand je venais à Conakry. C’était avec un chauffeur…»
Aujourd’hui, son souhait de voir : « Balla Moussa et de King Abdoulaye me dépassent et qu’ils soient des étudiants diplômés. Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’université. J’ai tout fait, sauf faire du mal. Je veux montrer à mes enfants que je viens de loin. Donc il faut qu’ils me dépassent.» a-t-il déclaré.
A souligner que, le patron du label Benedi Record a même revendu une de ses maisons pour produire l’album d’un artiste chanteur Guinéen.
Aboubacar Fodé Bangoura