Mamadou Aliou Barry communément appelé ‘’Maître Barry’’, est un saxophoniste guinéen qui fait parler de lui en dehors de son pays natal. Enseignant à la retraite, cet artiste a vu son rêve de musicien se réaliser pendant qu’il avait la craie en main.
Cet artiste guinéen est un multiple talent. Avant de découvrir l’instrument dont il rêvait, il a été l’un des meilleurs percussionnistes de son quartier à l’enfance. Fils de musicien, Maître Barry est un enseignant à la retraite qui s’était lancé à la conquête du saxophone pendant qu’il enseignait.
Comment a-t-il découvert le saxophone ?
Selon Maître Barry, il a été influencé par le doyen Keletigui Traoré. Très impressionné en regardant ce dernier jouer au Saxo à la couleur argentée, il est tombé amoureux de cet instrument. Mais ce n’est pas tout. Lorsqu’il venait à Conakry pour les vacances dans les années 1961-1962 : « J’ai vu un guadeloupéen, Honoré Copé qui avait été retenu par le pays pour former d’autres musiciens guinéens, dont les Momo Wandel… En l’écoutant jouer à la radio avec l’orchestre national, il faisait les solos de sax pendant que les autres faisaient les partitions. Je me suis efforcé, je suis venu à Conakry pour le rencontrer. Je lui ai dit que je voulais vraiment apprendre le sax. Il était surpris et il a rit. Il m’a dit, un jeune comme toi…», explique l’artiste dans l’émission ‘’Tribune des Célébrités’’ sur la Radio Nationale Guinéenne.
Déterminé à réaliser son rêve de saxophoniste malgré son statut d’enseignant, il tente de convaincre le guadeloupéen : « Mon désir c’est de vous prendre tous les dimanches si vous acceptez. Je vous prends en charge. Avec le maigre salaire que j’ai. J’assure votre transport. Vous restez avec moi, et la journée vous vous retournez. C’est comme cela que c’est parti. C’est de là que j’ai appris le b.a.-ba de la musique.»
Pour atteindre son objectif, Maître Barry était prêt à tout. : « C’est à Meneyah (Coyah) que j’ai décidé de me trouver un instrument avec mon premier salaire d’enseignant.», a-t-il affirmé.
L’homme entre la craie et le saxophone !
Etant l’héritier de musicien, la musique d’abord pour lui était un rêve. Par contre, l’enseignement ne venait pas de lui. Parce que quand les français ont retiré tous les enseignants après l’acquisition de l’indépendance de la République de Guinée, il faillait trouver les meilleurs élèves, les emmener pour continuer les études, faire la formation pédagogique continue et les affecter dans les régions.
« Donc c’était pour les besoins de la cause du pays. J’ai dû accepter d’aller enseigner à Forecariah. Par contre la musique, c’était un rêve de père en fils. Plus tard, j’ai trouvé que les deux étaient bien pour moi. Parce que pour la simple raison, en classe des fois, il y avait des épreuves de chanson et je venais avec mon saxophone. C’était agréable de jouer avec les enfants. J’avais le temps de lier l’utile à l’agréable. L’utile pour moi, c’était l’enseignement et l’agréable, c’était la musique. Amuser les gens et m’amuser moi-même, me faire plaisir. L’un dans l’autre. Je venais toujours préparer ma classe après les répétitions…», dit-il.
Son rêve s’est-il réalisé ?
Si dans la musique, l’aventure de Maître Barry était un rêve à réaliser. Aujourd’hui, il ne sait pas si ce rêve est réalisé. Mais : « je croise les bras, je sais qu’avec le temps je peux continuer toujours ce que je cherche, parce que qui cherche trouve toujours.», a conclu Mamadou Aliou Barry.
Aboubacar Fodé Bangoura