La tête d’affiche du Festival international Nuits d’Afrique, la vedette pop nigériane Yemi Alade, s’est vu refuser son visa d’entrée par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Le concert qu’elle devait offrir en clôture de cette édition du festival, sur la grande scène extérieure, dimanche, est donc annulé.
L’artiste mondialement reconnue sera remplacée au pied levé par Sampa The Great, une jeune rappeuse australienne originaire de la Zambie.
« Pour des raisons hors de notre contrôle, ce n’est pas Yemi Alade qui fera la clôture du festival, mais bien Sampa The Great, une autre étoile, tout aussi brillante, de la jeunesse africaine, qui secoue la planète avec ses musiques et ses rythmes aux influences multiples », a indiqué la direction du festival en fin de journée jeudi.
Au Devoir, la directrice et cofondatrice du festival, Suzanne Rousseau, a déploré que le processus de demande et d’obtention de visas de visiteurs se soit compliqué « depuis au moins cinq ans ». Elle a d’abord appris le refus des demandes de visa de Yemi Alade et des membres de son orchestre il y a une dizaine de jours ; une seconde demande est demeurée sans réponse, malgré l’intervention du bureau de la députée libérale fédérale d’Outremont, Rachel Bendayan.
Selon Mme Rousseau, les motifs du refus sont d’ordre « financier » : « Ils craignaient qu’elle veuille demeurer au Canada. »
Ces dernières semaines, Yemi Alade, nommée ambassadrice de bonne volonté du Programme des Nations unies pour le développement, s’est rendue donner des concerts et enregistrer de nouvelles chansons en Grande-Bretagne, en France et en Belgique.
L’organisation de Nuits d’Afrique n’est pas la seule à déplorer l’attitude d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Le Festival international de jazz de Montréal a lui aussi dû revoir son programme en raison de visas de travail refusés ou délivrés trop tard.
En juin dernier, 250 organisations internationales ont par ailleurs interpellé le ministre fédéral de l’Immigration, Sean Fraser, pour lui demander de tout mettre en œuvre afin que soient convenablement accueillis les participants à la 24e Conférence internationale sur le sida, prévue du 29 juillet au 2 août à Montréal.
A lire sur : Ledevoir.com