Les amers souvenirs d’Alpha Blondy : « Arrêté, battu, humilié…»

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En Afrique, il est impossible de parler du reggae sans mentionner Alpha Blondy. Cet artiste ivoirien fait partie des premières personnes qui ont embrassé le rastafari en Côte d’Ivoire. Après plusieurs années, le Jaguar revient sur les douloureux souvenirs de l’avènement de ce mouvement social, culturel et spirituel dans son pays.  

Aujourd’hui, Alpha Blondy se considère comme un rescapé qui a été ‘’arrêté, battu, humilié…’’ à cause des dreadlocks. Des sacrifices qu’il a consentis avec ses compagnons de lutte pour démocratiser le rastafari.

Sur les réseaux sociaux, le reggae man a décidé de raconter la discrimination et répression dont les rastas faisaient face à l’époque.

« Je suis un survivant…. je ne compte pas le nombre de fois où j’ai été arrêté, battu, humilié… et je pense à tous mes amis rastas de Cocody qui sont morts victimes de la répression, généralement « suicidés » par le feu ou par pendaison, pour pouvoir mettre tout cela sur le compte de la « drogue ».

Il suffisait de porter un bonnet rasta pour être incarcéré. Ceux qui portaient des dreadlocks, on les embarquait de nuit, et d’abord on les rasait avec un tesson de bouteille. Beaucoup ont « disparu ».

Le reggae africain est né dans la douleur. A un de ces jeunes rastas qui me critiquent je dis : « toi qui ne sais pas que pour t’enfanter il a fallu une césarienne, si tu avais connu les douleurs de mon accouchement, tu me témoignerais bien plus de respect. »

Devoir de mémoire parce qu’on vient de loin….», a témoigné Alpha Blondy.

Aboubacar Fodé Bangoura

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