Apres avoir fait la pluie et le beau temps dans les années ‘’98’’, le chanteur guinéen Ibrahima Sory Damba Kanté vit aujourd’hui l’un des moments les plus sombres de sa vie artistique à Conakry.
Et pour cause !
Au lendemain des temps de succès des années ‘’98’’ avec l’album ‘’TOSSOGUE’’, Damba Kanté se voit sans producteur et ni manager. Sans aucun soutien dans sa carrière musicale, cela va l’éloigner davantage des scènes. Dans cette interview qu’il nous a accordé en exclusivité le lundi dernier, l’homme nous livre pathétique, ses gloires et déboires d’une vie artistique qu’il ne désespère pas pour autant à ‘’relancer’’.
Tabouleinfos : présentez-vous à nos lecteurs !
Damba Kante : Je me nomme Damba Kante Ibrahima Sory, artiste, auteur, compositeur.
Tabouleinfos : Comment êtes-vous venu dans la musique avec cette voix suave qui a tant marqué les mélomanes guinéens et étrangers dans les années 90 ?
Damba Kanté : Ecoutez ! Je vous remercie. Primo, je suis issue d’une famille de griot. Mon père et ma mère sont des griots. Ma maman a fait le ballet instrumental. Hormis ce don naturel en moi, en 77 mon père m’a pris pour m’envoyer à Monrovia. Parce que notre quartier était rempli de délinquants à Koulewondi. Tous mes amis étaient devenus des voleurs. C’est ainsi mon père a décidé de m’envoyer au village et puis à Liberia, à Sanikouré où j’ai fait trois mois pour apprendre le foyer coranique. Je passais le reste du temps à taper dans le ballon qui était une passion à l’époque. Donc, finalement je consacrais plus de temps à la pratique du football qui m’a empêché de continuer le cycle normal à l’école ce qui du coup mettait mon tuteur à piquer une colère noire contre moi. Entre temps, j’ai rejoint les parents pendant les vacances dans les années 80 avec une lettre que mon tuteur avait adressée à mon père. Du coup, mon père avait pris la décision de me retenir à Conakry pour me faire rentrer à l’école 14 Mai. J’avais plus le courage de continuer sur le banc vue que mes amis avaient une longueur d’avance sur moi à l’école. J’ai décidé d’apprendre la mécanique au garage du gouvernement où j’ai passé un an. Un jour, j’ai sollicité qu’on me confie à M. Barry à Kaloum Star. Car je veux être chanteur. J’ai commencé en qualité de régisseur. Après la chute de 4/1 mélodie, Prince Bah avait sollicité mon ami Gabar (paix à son amé) et moi pour jouer dans l’orchestre. En 84, j’ai eu de succès. Maintenant, je me suis basé sur la musique au profit de l’école. J’ai fait mes albums comme ‘’TOSOGUE’’ et ‘’MIKHI SEDE MOU YAKHOURA‘’ dans les années 98. Voilà comment je me suis retrouvé dans la musique qui m’a relevé à la Guinée grâce aux efforts.
Les morceaux qui ont fait le succès surtout ‘’TOSSOGUE’’, j’ai eu mille promesses. J’avais eu une promesse d’Alpha Foté, mais qui n’a pas vu le jour et autre. Cette fois-ci, le fils d’un ‘’Diakanke’’ de Touba pour qui j’ai chanté une chance que l’un de mes frère aurait gâté qui m’était destiné.
Tabouleinfos : Apres les temps de succès des années’’90’’ avec l’album ‘’Tossogué’’, que devient Damba Kante ?
Damba Kante : Je suis et je resterai toujours un artiste avec la volonté de représenter la Guinée partout dans le monde. Mais malgré toute cette volonté, le manque de moyens et de soutien me poussent à vivre une vie que je n’ai jamais rêvé de connaitre un jour. Parce que faute de manager et de soutien aujourd’hui, je ne fais pas de musique que j’ai tant aimé depuis l’enfance. Cette situation me pousse à être aux côtés de mes enfants au nombre de dix qui n’ont que le seul espoir, ma personne pour m’occuper de leur éducation dans une location ici à Hafia où nous avons élu domicile dans la banlieue de Conakry.
Tabouleinfos : Malgré votre situation, continuez-vous à faire toujours de la musique
Damba Kanté : Bien sûr que oui ! Je continue toujours à faire de la musique, malgré aujourd’hui, ce n’est pas facile de gagner un producteur qui peut aider en Guinée. Tout récemment, je venais de faire l’un de mes album ‘’TAKHOUBOU’’ de trois clip, deux déjà sur YouTube. C’est mon bayeur qui m’a fait la promesse. J’ai fait un album, malheureusement qui a eu est problème qui l’a conduit (bayeur) à la sureté. Et depuis, il a décidé de rentrer pour la France. Je me confie désormais à Ibrahima N’diaye qui me demande de rester tranquille de se remettre au travail. J’ai fait encore un album qui s’appelle ’’Dembayah Baloye’’. Nous sommes en train de nous battre pour livrer cet album aux mélomanes. Mais je vous dis ce n’est pas facile avec tant de promesses qui n’ont jamais vue le jour. Je ne vous mens pas.
Tabouleinfos : Les mélomanes peuvent-ils s’attendre à un retour de Damba Kanté ?
Damba Kanté : Bien sur je suis en train de me battre après le ramadan pour faire un nouvel album avec Ibrahima N’diaye. Prions Dieu maintenant, je suis en studio chez Alphonse en train de préparer mon prochain album avec le titre ‘’Grasy’’ de 10 dix titres que je vais mettre sur le marché. J’ai remixé le morceau ‘’TOSSOGUE’’ et ‘’I FAN KhAMA YOKASSONYI FAN KHI KHA POMME SOKHI’’. Mon deuxième album, j’avais eu un producteur mais, désormais il n’évolue plus dans le domaine de la musique. Il s’est reconverti dans l’imprimerie et le cinéma.
Tabouleinfos : Etes-vous en contacts avec le Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat ou avec d’autres artistes guinéens ?
Damba Kanté : Parlant du ministère, parce que je connais le ministre en personne Alpha Soumah ‘’Bill de Sam’’. Quant aux amis, il y en a certains avec qui je garde toujours de bons rapports. Notamment : 2 Diaby, Alhassane Barry et Abdoulaye Koro Fé qui est un ami avec qui je partage assez de choses, lui-même m’a offert un véhicule. Je tisse de bon rapport avec André Flamy qui me respecte beaucoup, malgré qu’il ait fait ses débuts dans la musique au même moment que nous.
Tabouleinfos : Quel appel avez-vous à lancer au Ministère de la Culture…, aux maisons de production, à vos collègues artistes et aux personnes de bonne volonté pour vous permettre de rebondir des moments les plus sombres de votre vie ?
Damba Kanté : Je lance un appel aux autorités, à tous mes fans, aux artistes et aux personnes de bonnes volontés de m’aider à continuer de faire de la musique que j’ai aimé depuis le bas âge. Je demande à tout le monde de m’aider à sortir sur le marché du disque mon album de dix 10 titres dont l’enregistrement est terminé, grâce au soutien d’Ibrahima N’Diaye. Je lance aussi un appel aux producteurs afin de s’intéresser à cet album dont la sortie pourrait m’aider de jouir pleinement de la vie et de reprendre le porte flambeau de la musique pour reconquérir le cœur de fans.
Tabouleinfos : Merci Damba Kanté !
C’est moi qui vous remercie pour tout ce que vous faites pour moi, car j’ai vraiment envie de retrouver les meilleures conditions de vie que je souhaite.
Facely Diawara
