Football: été difficile pour les joueurs en fin de contrat

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Avec la crise du coronavirus, l’UNFP, le syndicat des footballeurs professionnels français, n’organisera pas de stage cet été pour les joueurs pros en fin de contrat et à la recherche d’un nouveau club.

Créé en 1990, le stage d’été de l’UNFP a la particularité de rassembler ceux qui sont à la recherche d’un club. Chaque année, ils sont environ quatre-vingt à participer à ce stage d’intersaison permettant de s’entretenir physiquement et collectivement, d’échanger, dans l’espoir de rebondir.

Mais la crise sanitaire du coronavirus empêche pour la première fois depuis trente ans ce rassemblement. Les organisateurs ne sont pas en mesure de répondre totalement aux conditions sanitaires obligatoires. Sur son site Internet, l’UNFP, qui défend notamment les intérêts des joueurs de Ligue 1 et Ligue 2, recense plus de cent quatre-vingt footballeurs en fin de contrat dans les deux championnats de France (Ligue 1, Ligue 2). L’année dernière, environ quatre-vingt joueurs n’avaient pas réussi à rebondir et avaient été contraints de mettre un terme à leur carrière alors qu’une centaine de jeunes entraient dans la profession.

Pas question de mettre en danger les participants

« Chaque année, nous créons un club éphémère pendant environ sept semaines, avec les mêmes structures que les formations de Ligue 1 ou de Ligue 2, nous explique Philippe Lafon, directeur général de l’UNFP. Tous, joueurs et staff, sont à la recherche d’un nouveau contrat. Malheureusement, avec environ soixante-dix participants, on ne pouvait pas mettre en place le protocole médical mis en place dans les clubs et le suivre à la lettre. Et il n’était pas question de mettre en danger les participants. »

Selon Philippe Lafon, ce stage permettait jusqu’à maintenant de maintenir les joueurs physiquement durant l’été, les mettait en avant avec des matches pour se montrer sous leur meilleur jour face aux recruteurs. « Ils pouvaient aller faire un essai plus sereinement puisqu’ils avaient un soutien psychologique, n’étaient pas isolés, et avaient des rencontres dans les jambes », dit-il. La pandémie de coronavirus a stoppé le projet pour 2020.

Pour pallier à ce manque, l’UNFP a pris contact avec tous ceux qui devaient participer au rassemblement. Le syndicat a proposé une préparation physique individuelle à domicile de quatre semaines. Ceux qui le souhaitent peuvent aussi être mis en contact avec un coach mental, en plus de l’aide psychologique anonyme qui fonctionne toute l’année. « Il ne faut pas mettre de côté l’aspect psychologique qui peut amener de la détresse », alerte Philippe Lafon. Depuis 2012, l’UNFP a mis en place une plateforme d’écoute téléphonique avec des psychologues pour lutter de manière anonyme contre les addictions et les problèmes de dépression.

Le témoignage de Jérémy Grimm, ancien milieu de terrain à Strasbourg

« Ce stage est une superbe initiative et je pense à tous ceux qui ont pu en profiter les années précédentes », nous confie Jérémy Grimm, milieu de terrain à Strasbourg en Ligue 1, en fin de contrat. À 33 ans, il a toujours en tête sa carrière de footballeur, qu’il a débuté en Suisse en 2007. Formé au RC Strasbourg, Jérémy Grimm est retourné un mois dans son club après le confinement. Aujourd’hui, il se tient en forme seul, chez lui, en attendant de rebondir ailleurs. « C’est la première fois que je suis en fin de contrat et ce n’est pas de chance que cela m’arrive cette année, avec le coronavirus. C’est frustrant de ne pas pouvoir bénéficier de ce stage », témoigne-t-il.

« Je m’adapte, je fais les choses différemment et je travaille avec un préparateur physique. Je connais mon corps et je sais ce dont j’ai besoin même si cela ne remplace pas l’esprit collectif qui me manque. J’espère trouver un club qui puisse m’aider dans un premier temps à continuer ma préparation physique, pour garder le rythme et être prêt au moment de signer quelque part », explique le Strasbourgeois.

« Chaque année il y a de plus en monde sur le marché, il faut s’accrocher, et être motivé. Ce n’était pas vraiment la bonne année pour être en fin de contrat », conclut Jérémy Grimm.

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