Le gouvernement guinéen a ouvert au cours de l’année académique (2003-2004), les portes de l’Institut Supérieur des Arts de Guinée (ISAG) dans la commune urbaine de Dubréka à 50 kilomètres de la capitale Conakry. La première promotion de cet institut comptait 349 étudiants boursiers (c’est le plus petit nombre des promotions) repartis dans les départements de l’art dramatique, des beaux-arts, le cinéma audiovisuel et la musique et musicologie.
Dans un décret du Président Alpha Condé du 27 mai 2020, l’ISAG devint Institut Supérieur des Arts Mory Kanté (ISAMK). À ce jour, cet institut totalise 19 années d’existence et a sorti 14 promotions de 2008 à 2021 dans les filières: réalisation, montage audiovisuel, interprétation, critique d’art, administration culturelle, prise de vue, ingénierie de son, composition arrangement, peinture, sculpture, architecture-design et bien d’autres…. Près de dix (10) mille étudiants sont sortis de l’ISAMK selon nos sources.
Les années se suivent et se ressemblent. Le gouvernement guinéen et les autorités compétentes en charge de l’éducation n’arrivent pas à introduire l’enseignement artistique dans nos écoles (collèges et lycées). Pire, aucune réflexion sérieuse n’est faite sur la question comme si tout allait bien. Une expérimentation dans certaines écoles publiques de la capitale n’était-elle pas possible? Bien sûr! Ces milliers d’étudiants pouvaient être recrutés, formés et encadrés pour dispenser des cours de musique, théâtre, dessin scientifique, art plastique et autres matières dans nos établissements.
Malheureusement, la volonté politique n’y est pas. Les différents ministres de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et directeurs généraux de l’ISAMK n’y pensent même pas car ils préfèrent gérer leur petit business de budget de fonctionnement des institutions et autres bourses des étudiants.
Il est grand temps que le Président de la Transition Colonel Mamadi Doumbouya, le gouvernement, les autorités de l’enseignement supérieur, de l’enseignement pré-universitaire, de la culture, de l’information et autres partenaires s’intéressent à cette situation qui n’a que trop duré.
Il est inadmissible que c’est à l’université ou à l’institut (BAC + 3 ou 5) que les étudiants doivent apprendre le solfège (DO RE MI FA SOL LA SI DO) et découvrir les types de crayons, l’aquarelle, la gouache ou le papier canson etc.
Il faut que rappeler que seuls dans les médias publics et privés du pays que l’on retrouve plus d’une centaine d’étudiants sortis de l’ISAMK. Ils y bossent en qualité de journalistes, reporters, présentateurs, animateurs, réalisateurs et techniciens (cadreurs, monteurs, techniciens de son etc). Que dire des secteurs de l’éducation et de la culture si les chosent se passaient correctement? Mais hélas !
Aly Leno