Interview : l’artiste ivoirien, Spyrow nous parle de son prochain album

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C’est le retour du lion. Après avoir passé six ans sans sortir d’album, le reggae man ivoirien Spyrow compte offrir un nouveau disque à ses fans cette année 2022. Présentement, il est sur la finalisation de cet opus qu’il nomme ‘’Vision Positive’’. Pour avoir plus de détails sur ce projet, on a tendu notre micro à l’ex sociétaire du groupe Kingston Gang Star. Au cours de cet entretien, on a abordé plusieurs sujets dont : la place de la Côte d’Ivoire dans la sous-région en matière de reggae, sa participation sur l’album posthume du reggae man guinéen, feu Abdoul Jabbar, les coups d’Etat en Afrique et l’embargo sur le Mali.  

Découvrez la première partie de cette interview.

Tabouleinfos : Présentement, vous êtes en studio pour l’enregistrement de votre nouvel album. Qu’est-ce qu’on peut retenir de ce projet ?

Spyrow : Présentement, je suis en studio pour mon prochain album, parce que le précédent est sorti en 2016. Ça fait six ans que je n’ai pas sorti d’album. La situation du Covid-19 est venue pour fragiliser tout le programme. Du coup, ça m’a aussi permis de prendre du recul pour composer des nouvelles chansons. J’ai estimé qu’il était temps de rentrer en studio, parce qu’on a beaucoup à dire… L’album, je suis allé à Dakar pour l’enregistrer. J’ai voulu sortir un peu de ma petite zone de confort pour me concentrer afin de mieux bosser. En plus, j’ai mes musiciens qui sont là-bas qui font un bon boulot. Avec mon petit Akat… qui est devenu un bon arrangeur et un excellent beatmeker. Il a réalisé le dernier album de Tiken Jah. Il a fait plein de projets. Ils (musiciens) ont voulu que je vienne à Dakar pour me donner un coup de pouce pour l’enregistrement de mon album. C’était une occasion pour moi d’aller les voir, parce que ça faisait longtemps que je ne les ai pas vus. J’ai aussi un ami et frère là-bas qui s’appelle Xuman Gunman qui est un excellent rappeur. Il s’investit beaucoup dans le domaine de la culture au Sénégal. Il est comme un tuteur quand je pars à Dakar. C’est dans son studio que j’ai fait les prises de voix. Mais les prises des instruments avec les musiciens de Jahmo Band, on a fait dans un autre studio appelé ‘’le Studio Elams’’. C’est un excellent studio à Dakar qui donne du bon son. J’avais déjà préparé la maquette à Abidjan avec mes musiciens. Je leur avais fait parvenir la maquette. Donc ils ont eu le temps de l’écouter. Quand on a été au Sénégal, les prises ont été rapides. Parce qu’ils savent tous comment je fonctionne. Pour les prises de voix et les chœurs, je les ai placés dans le Natty Dread Entertainment de Xuman. Il a assuré la direction artistique. Il m’a aidé à écrire certaines chansons et à corriger quelques-unes, parce qu’il a une bonne plume. Pour moi, ça été utile pour le niveau de l’album que je voulais donner. Donc on a fait un travail d’équipe. C’était une bonne ambiance. On a profité pour faire trois clips. On a fait 70% de l’album à Dakar. Je suis entré à Abidjan, on va placer les chœurs et quelques notes de guitare. Après, je vais envoyer les données à Manjul (France) qui est un excellent arrangeur que beaucoup joueurs de reggae connaissent. Il va faire jouer les cuves en live, puis mixer. J’ai un autre frangin, Orpheo Negro qui masterise et distribue les sons. Il est à Montpellier, je vais lui faire parvenir les mix pour qu’il les masterise. C’est dans ce processus qu’on travaille sur l’album. En principe, on a prévu 15 titres. Mais beaucoup disent de ne pas ajouter les quatre, que 13 titres seront raisonnables. On va faire 12 titres, plus quelques dubs qu’on va ajouter et ça fera 15 titres. Puis garder les trois autres pour les sortir en single.

Tabouleinfos : Que représente cet album pour vous comparativement aux précédents ?

Spyrow : L’album est riche en contenu. Il y a un morceau que j’appelle ‘’Freedom’’ qui parle un peu de l’hypocrisie de nos hommes politiques, surtout en Afrique. Il y a une chanson d’amour, parce que le rasta est aussi un lover. C’est une très belle chanson qui parle des réalités des couples qui ne durent pas. Parce que d’autres veulent marier, car ils sont vieux. Mais aussi à cause de la pression familiale. Il y a beaucoup de paramètres comme ça qui font que les couples se séparent. J’ai fait cette chanson dans ce sens. Il y a ‘’Melissa’’, qui relate la naïveté de nos petites sœurs sur les réseaux sociaux. Elles ne maîtrisent pas l’outil internet, elles s’exposent sur Tik Tok, SnapChat en mettant leur nudité sur la toile. J’ai fait cette chanson pour sensibiliser nos petites sœurs et attirer l’attention des parents de garder l’œil sur les enfants. L’internet est un outil qui est bon, mais il a des côtés négatifs. Il y a beaucoup de morceaux dont ‘’J’avance’’ qui parle de mon parcours et de ceux qui continuent à se battre sans baisser les bras. J’ai clippé cette chanson à Dakar. Il y a aussi ‘’Coule la vibe’’, ‘’Quoi qu’il se passe’’ que j’ai fait avec une reggae woman espagnole, RUT BARETO. Je l’ai rencontré dans les îles Canari lors de ma tournée en 2016. Il y a beaucoup de thème qu’on a abordé pour relater un peu la situation socio-politique en Afrique.  

Tabouleinfos : A quand la sortie de cet album ?

Spyrow : Le plus important c’est de se concentrer sur la qualité des sons pour être sûr. On va mettre le paquet au niveau de la qualité sonore, parce que ça s’impose à nous. Il y a une exigence au niveau des fans. Après il y aura le temps de réfléchir pour la sortie. On ne précipite pas les choses. On n’a pas encore prévu la date, mais ça pourrait être le mois de juin. Aucune précision, mais quand elle sera fixée, vous le saurez.

Tabouleinfos : Faites-nous un résumé sur vos différents albums qui sont sur le marché du disque?

Spyrow : Mon premier album, j’étais avec le groupe Kingston Gang Star, ma première formation musicale. On a sorti un album en 2006 ‘’Jah Bless’’. J’ai sorti mon premier album solo ‘’Jahmo Jahmo’’ de 11 titres enregistré entre Abidjan et Dakar. Après, j’ai sorti un maxi single ‘’Blessed’’. C’est sur ce projet il y avait le titre ‘’Yeklo Yehoun’’ à travers lequel j’ai été nominé au Prix Découverte RFI France 24 en 2012. Cela m’a permis de me faire connaitre à l’extérieur. Je n’ai pas été lauréat, mais ça a été une distinction. Après ‘’Blessed’’, j’ai sorti un album de 14 titres avec Kajeem, intitulé ‘’Ghetto Reporter’’. En 2016, j’ai sorti mon dernier disque ‘’Jusqu’au bout’’ de 17 morceaux. Entre temps, j’ai sorti quelques singles sur les compilations qui sont sorties en Allemagne. Je viens de sortir un dernier single ‘’Nan Yakimi’’ qui figurera sur mon prochain album. On travaille sur cet album qui va s’appeler ‘’Vision Positive’’.

A suivre !

Aboubacar Fodé Bangoura

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