ISACCO : « La musique m’a toujours rendu heureux » (Entretien)

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L’artiste franco-rwandais, ISACCO a séjourné à Lourdes pour accompagner les personnes en situation de handicap et les personnes âgées. Lors de ce séjour, il s’est entretenu avec Olivier de Baynast.

Une nuit de garde avec les malades pourrait paraitre interminable quand le sommeil règne dans chaque chambre alors que les appels se sont faits rares. Pourtant l’équipe de garde ne voit pas le temps passer car la nuit est propice aux échanges. Nous avons recueilli les témoignages de  MURWANASHYAKA NZABONIMANA Isaac membre de l’équipe de garde. 31 ans, cheveux noirs savamment bouclés à l’afro, il garde toujours le sourire empathique à l’adresse de tous les malades et des hospitaliers.

Qui est Isacco ?

Je suis Isaac MURWANASHYAKA NZABONIMANA connu sous le nom d’ISACCO. J’ai 31 ans et j’ai passé toute ma jeunesse au Kenya, de trois à vingt et un an avec mes deux autres frères pour fuir la guerre civile qui régnait dans mon pays le Rwanda. Pendant toute cette période, je n’ai pas revu mes parents que j’ai crus morts. Je n’ai su qu’ils étaient vivants qu’en 2007.

Que gardez-vous de vos parents ?

Au contraire ! J’ai retrouvé ma mère qui n’avait cessé de prier ND de lourdes pour retrouver ses enfants. Je garde la foi qu’ils m’ont transmise en me faisant baptiser. C’est l’essentiel ! D’ailleurs, ceux à qui ils m’ont confié au Kenya, m’ont mis dans une école catholique. Avec la foi, toutes les épreuves que j’ai rencontrées se sont transformées en force. Je n’ai jamais abandonné le Christ, ni la pratique. La foi me rend heureux, confiant et paisible.

Une fois en France, vous n’aviez pas fait comme beaucoup de jeunes d’aujourd’hui qui cessent toute pratique ?

Pas du tout ! Comment abandonner ce qui me fait vivre ? J’ai été enfant de chœur à Compiègne et grâce à SIPOLIS MARC, chef hospitaliers de cette ville. J’ai découvert Lourdes en 2013, dont je ne peux plus me passer. J’aime y retrouver tant de gens que j’aime, les prières, les cérémonies, aux côtés de personnes du monde entier.

Mais alors vous ne faites que cela ? Vous êtes une sorte de « grenouille de bénitier » en somme, c’est rare à votre âge !

Pas du tout. J’ai toujours eu un emploi, d’abord j’ai été chez BMW, puis NESTLE et aujourd’hui chez CURIEUX et j’aime mon travail, mais je mène en même temps une carrière artistique.

Comment ça ?

Dans la musique. La musique m’a toujours rendu heureux, même au Kenya pendant ces années si dures, musique et foi m’ont fait tenir. Aujourd’hui, je suis connu sous le nom d’ISACCO et un répertoire qui me permet d’être fidèle à mes racines africaines en interprétant notre répertoire d’Afrobeat.  Je me produis sur des scènes parisiennes comme le CASINO DE PARIS.

Mais la foi dans tout ça, ça reste votre secret, votre jardin secret, une autre vie parallèle cachée ?

Pas du tout, la foi m’aide à ne pas me laisser envahir par l’argent, le travail, l’égoïsme. La musique me donne la joie. Comme dans mon temps difficile (et il l’est parfois encore…), Dieu me soutient, m’empêche de tomber. C’est pour cela aussi que je viens à Lourdes, ce n’est plus un secret pour personne.

Propos recueillis par Olivier de Baynast

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