Ce lundi 19 mai 2025, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla a animé une conférence de presse au porte-parolat du gouvernement. Cette rencontre avec les hommes de médias était axée sur la prise en charge sanitaire des artistes et professionnels de la culture en Guinée.

Lancé depuis octobre 2024, ce projet s’inscrit dans le cadre de la politique sociale du ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat en faveur des acteurs cultures, avec pour but d’assurer une couverture sanitaire à 1100 auteurs guinéens.

Selon Moussa Moïse Sylla : « Ce vaste programme a été rendu possible grâce à la part revenant à l’assistance sociale sur des ressources issues de la rémunération pour copie privée, de la reproduction par reprographie et du droit d’importation des supports, collectées conformément aux dispositions légales en vigueur. Ces fonds ont permis au ministère de financer intégralement le coût de la couverture santé de ces artistes, sans aucun prélèvement sur leurs droits d’auteurs encore moins leurs revenus personnels.»

Pour la mise en œuvre de ce programme, le ministère a conclu une convention avec NSIA Assurance, compagnie d’assurance privée agréée en République de Guinée. Cette convention garantit à chaque artiste inscrit : Une carte personnelle d’assurance maladie; Un accès à des soins médicaux dans les structures partenaires de NSIA ; Une prise en charge à 100 % des frais de santé couverts par le contrat.

Dans son allocution, le ministre a fait savoir que : « La couverture maladie protège les assurés contre les charges financières liées à la maladie. La prise en charge à 100 % signifie que l’artiste bénéficie : de consultations médicales gratuites, facilitant ainsi l’accès aux soins ;  du remboursement intégral des médicaments prescrits, assurant un traitement sans dépenses personnelles ; de l’hospitalisation prise en charge, en cas de maladie ou d’intervention chirurgicale, incluant le séjour et les soins ; des examens médicaux remboursés, comme les analyses de laboratoire, radiologies, etc. ; des soins optiques, incluant les consultations chez l’ophtalmologue et l’achat de verres correcteurs ; des soins dentaires essentiels, y compris consultations, traitements et éventuellement prothèses. Cette couverture permet aux artistes d’accéder aux soins sans contrainte financière, renforçant ainsi leur bien-être et leur sécurité sanitaire.», a-t-il expliqué.

Parlant des bénéficiaires au nombre de 1100, il a laissé entendre qu’ils ont été sélectionnés sur la base de critères transparents : immatriculation au BGDA, exercice d’une activité artistique, reconnaissance par les structures professionnelles et nécessité d’assistance. 

« Tous sont désormais en possession d’une carte individuelle d’assurance délivrée par NSIA Assurance. Cette première cohorte constitue une phase pilote, en vue d’une généralisation progressive du programme avec une augmentation dynamique et annuelle », a-t-il précisé.

Pour rappel : « Ce programme vise à offrir à tous les auteurs, quelle que soit leur catégorie, une couverture sanitaire digne, afin d’améliorer leurs conditions de vie et de travail. La garantie d’un accès aux soins réduit les incertitudes liées aux dépenses de santé, contribuant ainsi à leur bien-être et à leur engagement professionnel. L’initiative encourage par ailleurs la structuration du secteur culturel, en incitant les créateurs à s’organiser et à s’enregistrer officiellement. Cette formalisation favorise non seulement leur accès aux prestations sociales, mais renforce aussi leur reconnaissance juridique et économique. À terme, l’objectif est d’étendre cette couverture à d’autres acteurs du secteur culturel, selon les ressources disponibles. Cela pourrait inclure les techniciens du spectacle et autres professionnels de la culture, afin de consolider un écosystème où la protection sociale devient un levier de développement durable.» 

Concernant la convention entre le Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat avec NSIA Assurance : « Le financement de ce dispositif repose sur les recettes issues de la copie privée, un mécanisme légalement prévu pour soutenir les créateurs en contrepartie de l’exploitation de leurs œuvres. Ce modèle assure une source de financement adaptée aux besoins du secteur artistique, sans peser directement sur les bénéficiaires. 

La signature d’un contrat formel entre le ministère et NSIA Assurance garantit la clarté des engagements et le respect des droits des artistes. Ce document précise les modalités de prise en charge et les conditions d’application, offrant ainsi un cadre légal solide. 

Enfin, la gouvernance repose sur un suivi technique et une évaluation périodique. Ces mécanismes permettent de mesurer l’efficacité du programme, d’identifier les ajustements nécessaires et de veiller à une utilisation équitable et transparente des fonds. Cela contribue à instaurer un climat de confiance entre les parties prenantes et à assurer la pérennité du dispositif »

Cette année, le ministre de la culture compte élargir ce programme de 1100 à 2000 bénéficiaires.

Aboubacar Fodé Bangoura