Sibeth Ndiaye mélange confinement et vacances scolaires

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Aurait-elle mal appris sa leçon ? Ce mercredi 25 mars, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a maladroitement déclaré qu’en cette période d’épidémie de Covid-19, les enseignants ne “travaill[aient] pas compte tenu de la fermeture des écoles”, confondant manifestement confinement et vacances scolaires. Faut-il le rappeler ? Bien que les établissements scolaires soient fermés depuis le 16 mars, les enseignants remplissent tant bien que mal leur office en télétravail. Deux heures plus tard, la secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre s’est d’ailleurs excusée dans un tweet, reconnaissant sa maladresse : « Mea culpa. Mon exemple n’était vraiment pas le bon. Je suis la première à mesurer combien l’engagement quotidien des professeurs est exceptionnel.« 

Interrogée en conférence de presse sur l’appel lancé mardi par le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, à « l’armée de l’ombre des hommes et des femmes » qui « n’ont plus d’activité » en raison de la crise du coronavirus, afin qu’ils « rejoi[gnent] la grande armée de l’agriculture française« , en quête de main-d’oeuvre pour les récoltes, la porte-parole du gouvernement s’est pris les pieds dans le tapis.

« aller récolter des fraises gariguettes »

L’appel de son collègue “avait vocation à dire que là où c’était possible, sans traverser évidemment toute la France, – puisque de toute façon ce n’est pas possible compte tenu de la réduction de l’offre de train -, les gens qui pouvaient le faire avaient vocation à aller donner un coup de main, évidemment rémunéré, dans les régions où il y a des récoltes actuellement”, patine Sibeth Niaye. L’ancienne responsable de la communication d’Emmanuel Macron croit alors bon d’ajouter, en guise de précision : “Il va sans dire que nous n’entendons pas demander à un enseignant qui aujourd’hui ne travaille pas compte tenu de la fermeture des écoles de traverser la France entière pour aller récolter des fraises gariguettes.

En dépit de grandes difficultés techniques, les professeurs du premier comme du second degré sont pourtant bien chargés d’enseigner à distance, via les outils numériques mis à disposition. Les élèves doivent ainsi s’installer devant leurs ordinateurs trois à quatre heures par jour pour faire les exercices transmis par leurs enseignants via l’espace numérique de travail (ENT) de son établissement.

Comme l’expliquait Marianne lors de la fermeture des classes, les enseignants peuvent également, en complément de ce « temps d’autonomie« , se saisir de la plateforme du Cned et de son outil « classe virtuelle« , permettant de faire cours à des dizaines d’élèves en visioconférence. Ce que le ministère de l’Éducation nationale désigne comme la « continuité pédagogique en temps de crise sanitaire« .

« Grand service public de l’éducation »

‘Ma classe à la maison’, aujourd’hui c’est plus de deux millions d’inscriptions, et c’est un professeur sur trois qui l’utilise”, se félicitait d’ailleurs le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, ce mardi à l’Assemblée.

“La France est regardée en ce moment comme étant un pays qui a été très réactif sur le plan de l’enseignement à distance, avec beaucoup de professionnalisme, beaucoup de dévouement des professeurs”, continuait-il. Et de conclure : “Un hommage national doit être rendu aux professeurs parce que c’est dans ces moments-là qu’on se rend compte de ce que c’est d’avoir un grand service public de l’éducation.” Sibeth Ndiaye doit avoir loupé la consigne.


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