Il s’agit là d’un phénomène « culturellement embarrassant » selon Triston Thompson, l’un des principaux acteurs de l’industrie du cannabis en Jamaïque et pour cause, qui aurait pu croire que l’île connue dans le monde entier pour ses adeptes de la marijuana (du fait entre autres, de l’image et des clichés véhiculés autour de la culture rasta) – connaissent une pénurie d’herbe ?
C’est pourtant ce que relait une étude révélée par Associated Press cette semaine.
Pour rappel, depuis 2015, l’île a décriminalisé l’usage de la fameuse plante pour usage médical, religieux et scientifique. La possession de quelques grammes pour usage personnel est passé du crime à la contravention et la culture est autorisée jusqu’à 5 plants par foyer. Les professionnels de la santé sont autorisés à prescrire de la marijuana à leurs patients et des dispensaires sont spécialement accrédités à cet effet. Enfin, les adeptes du mouvement Rastafari sont autorisés à consommer de l’herbe en toute légalité à des fins religieuses.
Cela dit, 2020 a été très dure au niveau climatique, puisque ce sont succédées de grosses pluies ainsi qu’une grande sécheresse. Associée à cela une augmentation de la consommation et une baisse du nombre d’agriculteurs spécialisés, et la pénurie est bel et bien là. Les touristes présents sur l’île en témoignent, il est difficile de trouver de la marijuana au marché noir (demeuré dominant malgré les évolutions législatives de 2015, du fait notamment des prix très élevés pratiqués dans les dispensaires).
La crise sanitaire liée à la pandémie mondiale de Covid-19 n’a bien sûr rien arrangé. Les divers couvre-feux empêchant les agriculteurs de travailler après une certaine heure et engendrant une augmentation de la consommation sur l’île.
Si pour certains, cette situation semble risible, elle est pourtant sérieuse et entraine de lourdes pertes pour les fermiers et travailleurs du secteur, à l’heure où nombre d’Etats légalisent et où le marché du cannabis promet des bénéfices florissants…
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